Ruadhán
C’est finalement par un détour inattendu, après dix ans de recherches infructueuses, que Máel Brénainn découvrit enfin un indice concret. Dans une taverne d’un petit port d’Irlande du sud, il fit la rencontre de Ruadhán.
Il s’agissait d’un homme grand et costaud, habitué aux vents et aux marées. Son surnom, « le roux », était bien mérité : sous le sel et la crasse, ses cheveux cuivrés et sa barbe emmêlée révélaient sa condition de marin.
Ses yeux, d’un vert profond, semblaient toujours à l’affut. Il était né dans les environs de Corcach, il avait grandi au milieu des bateaux et les tempêtes.
Il connaissait le langage de la mer, celui des courants et des vents. Pragmatique, méfiant, il savait que, dans son monde, un homme ne valait que par sa parole et la force de ses bras.